PREMIERES NOUVELLES DE LA BAUDRUCHE, DE LA GIROUETTE, DES EMBUSQUES ET DE QUELQUES AUTRES, APRES L'IMPACT
Les sondeurs ont passé une bonne soirée le 22 avril. Il y avait longtemps que cela ne leur était pas arrivé. Il faut dire qu'ils avaient à peu près prévu ce qui s'est produit, depuis des semaines. (Cf. en particulier le sondage si proche du réel réalisé plus d'une semaine avant la fin de la course et dont j'ai fait état dans IL NE FAUT PAS VENDRE... du 20.04.07).
Accusés de minimiser systématiquement depuis des années le score de Jean-Marie, cette fois-ci ils l'ont surévalué ; il s'en est trouvé un pour annoncer jusqu'à 16,5% en faveur du candidat du Front National, à deux jours du scrutin. Nobody is perfect. Remarquez bien que personne ne leur a dit bravo pour autant. Le monde est injuste.
Triste journée pour la droite de conviction. Philippe, qui était déjà dans les choux depuis des mois, y est resté. Jean-Marie qui s'était pris à croire qu'il serait le deuxième homme devant la première femme a reçu une claque retentissante. A son âge, malgré sa forme qualifiée de "surnaturelle" par Marine que la piété filiale égare, cela fait mal. Si ses adversaires ont un peu de coeur, il leur a fait de la peine l'autre soir avec son aveu d'incompréhension devant l'ampleur de la correction.
Olivier avait, en arrivant dans les studios de TF1, une bouille plus ronde et joviale que jamais. C'est qu'il était content le petit facteur porteur de bonnes nouvelles pour son parti. Comme il disait en substance, modestement et tout sourire, "on a augmenté nos voix de 50%, à notre échelle bien sûr, mais c'est beaucoup". Ils sont mignons ces fanatiques du Grand Soir, ces champions de la lutte qui se veut finale, et qui comptent leurs électeurs comme des petits bourgeois leurs sous.
Laissons passer les ambulances qui, sirènes hurlantes, emmènent vers des lendemains qui déchantent et des comptes qui se règlent, Marie-Georges, Dominique, Arlette et autres José...
François me fait penser à cette remarque célèbre du pauvre garçon qui tombait du haut de l'Empire State Building et disait en passant au niveau du trentième étage : "Tout va bien, comme c'est grisant, je ressens un immense sentiment de liberté".
Quand il est apparu à l'écran ce dimanche soir, je me suis demandé un temps si j'avais bien entendu les résultats, s'il n'y avait pas erreur, si l'extrême centriste n'était pas sélectionné. Tout heureux, tout content le François. Tant d'inconscience me laisse pantois. Il est menacé par la lepénisation lui aussi - Oh ! pas de son brillant esprit qui a conçu cette stratégie du "ni-ni" ou du "et-et" -, mais des candidats aux élections législatives de son futur parti, oui, auxquels les anciens amis de l'UMP vont dire : "non-non". François, contrairement à ce que vous voulez faire croire, vous êtes maintenant le maillon faible, au revoir !
Et voilà Nicolas. Ah ! Nicolas ! Il doit commencer "à la sentir" cette victoire du deuxième tour, mathématiquement à portée de main. Mais chut ! Chut ! Attention ! Pas de folie si près du but ! Ah ! Ce tempérament, comme il faut le brider, lui intimer l'ordre de bien se tenir !
Nous avons eu droit dimanche soir à un discours où la démagogie compassionnelle giclait de chaque phrase comme l'hémoglobine sur la pellicule dans un film d'horreur.
Il en aime des Français ce garçon, en tout cas au moins les 50% plus un qu'il espère réunir sur son nom dans quelques jours.
On attendit longtemps que Marie-Ségolène s'exprimât. Enfermée avec ses conseillers (au moins 6 ou 7 pour un texte de cinq minutes), elle fit patienter les médias (c'est une habitude, quand elle n'oublie pas simplement d'honorer ses rendez-vous). Une caméra fixait régulièrement une porte, blanche, (comme ses tenues, quel signe de bon goût), et à petits carreaux. Sortira ? Sortira quand ? Suspense insoutenable, je voulais l'entendre quand même avant d'aller me coucher. Et elle surgit, démarche empruntée, la paire de fesses en pointe arrière, sourire figé, plus nunuche que jamais. Qu'a dit Madame "Je veux" ? Rien, bien sûr, mais avec beaucoup de conviction.
Ma France, tu vas devoir choisir le 6 mai prochain entre la fébrilité et l'incompétence. J'ai mal pour toi.