LA BAUDRUCHE EST DEGONFLEE

Publié le par François-Xavier Gaëtan Gelin

Lorsque le 12 décembre 2006, j'entrepris d'écrire une série d'articles consacrée à Mademoiselle Marie-Ségolène Royal, intitulée "Quand la baudruche se dégonflera", celle-ci, coqueluche des médias, semblait promise au plus bel avenir présidentiel et Monsieur Nicolas Sarkozy avait un handicap réel à surmonter.
On connaît la suite de cette aventure électorale.


Hélas ! les choses ne se sont pas arrangées depuis pour la championne de la démocratie participative. On peut même écrire sans se tromper qu'elles se sont un peu plus dégradées. Malheur au vaincu, toujours, n'est-ce pas Monsieur Bernard Laporte, au nom prédestiné, qui est sorti par la petite d'un championnat de rugby et dont la carrière ministérielle pourrait n'être qu'un bref moment d'ouverture vers la société civile, mais pas toujours subtile.
L'ex-sélectionneur de l'équipe de France du jeu de la balle au pied et à la main, s'est cru autorisé, à propos de ses futures responsabilités gouvernementales, à parler d'un "métier" et de préciser : "Si cela me plaît, je resterai ; si cela ne me plaît pas, j'arrêterai tout simplement."
Son futur ministre de tutelle, la catégorique Madame Roselyne Bachelot lui a aussitôt fait savoir que "la question n'est pas que cela plaise ou non ; on remplit une fonction pour le bien des Français, pas pour son plaisir".
Cela commence bien.


Mais revenons à notre socialiste recentrée bien qu'invertébrée. Elle a donc perdu cette élection réputée "imperdable" comme l'écrit, dans un français improvisé, Monsieur Claude Bartolone, la voix populaire de son maître grand bourgeois, Monsieur Laurent Fabius. Et pourquoi cette élection aurait due être gagnée par la gauche ? Mais parce que c'était le tour de celle-ci de vaincre pardi ! C'est comme cela depuis 1978, cela s'appelle l'alternance. C'est un droit, acquis sans doute, lui aussi. Monsieur Nicolas Sarkozy, à la queue s'il vous plaît !  Ce n'est pas votre tour ! Votre tour c'est en 2012, non mais !
Ah là là... De l'inconvénient de prolonger les courbes. Il faut toujours se méfier des extrapolations. Il n'y a guère qu'en démographie que l'on peut aisément prévoir que les enfants que l'on n'a pas fait naître, ne pourront pas engendrer  à leur tour.
Ceci étant dit, que Mademoiselle Marie-Ségolène Royal se soit dépensée sans compter pour perdre, c'est incontestable. La baudruche n'a cessé de se dégonfler au fil des mois et à l'approche de l'échéance. Aujourd'hui l'enveloppe de caoutchouc ne recouvre plus grand chose.


La pauvrette a été habillée pour l'hiver par ses gentils camarades socialistes qui se vengent cruellement. Les langues et les plumes se délient.
Même ceux que l'on prenait pour ses amis ont pris leurs distances. Tiens, ce brave Monsieur Bertrand Delanoë, souvenez-vous (QUAND LA BAUDRUCHE SE DEGONFLERA [4]), lui qui proclamait, lyrique, à propos de la Poitou-Charentaise :  "Ce qui était un parcours devient un destin", doit cependant conclure maintenant que ce qui semblait une route était en fait une impasse... Il est vrai qu'en matière de destin, c'est au sien qu'il commence à songer, mais je crains que le personnage manque, lui aussi, d'épaisseur. En tout cas ce ne sont pas ses moeurs homosexuelles qui peuvent faire obstacle à son entrée à l'Elysée : grâce à Mademoiselle Cécilia Ciganer-Albéniz, on aura pris l'habitude de se passer d'une première dame de France.


Marie-Nöelle Lienemann, elle, ne pratique pas la solidarité féminine au parti, qui titre son livre, tout simplement,  "Au revoir Royal", et qui écrit que la victoire de la dame en blanc, aux primaires du PS, "est le symptôme le plus patent de la crise de la gauche".
Quand à Claude Allègre, il y va de bon coeur : "La force Ségolène c'est de penser comme Mme Michu et donc d'être comprise par Mme Michu." Méprisant pour le petit peuple, avec ça.
Un fabusien confie à 20 Minutes (du 28/09/07) : "Royal est à la politique ce que le Big Mac est à la grande cuisine : populaire, pas cher, mais indigeste." Trop aimable.


Il y a peu, elle rêvait de s'emparer du parti socialiste et de prendre rapidement la place de son ex-compagnon. Elle attendra. Vraisemblablement longtemps.
Pour l'heure, elle  propose à ses partisans de "redémarrer". Une baudruche se regonfle-t-elle facilement ? J'en doute.

Pauvre Marie-Ségolène... 
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