HALDE-LA !

Publié le par François-Xavier Gaëtan Gelin

La Halde a été voulue et créée par Jacques Chirac lequel, comme tous les gens sans grandes convictions personnelles, a celles de l'opinion dominante, aujourd'hui républicano-démocratico-droitdel'hommesque.
Derrière ce sigle, un de plus, se cache la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité, l'un des derniers produits, et non des moindres, de la pensée unique.
Surtout de la pensée chimérique. Car, ma foi, je n'aurais rien à redire contre une pensée unique, si, profondément enracinée dans la tradition d'un peuple, elle était faite d'une pâte qui fleure agréablement le bon sens, le respect des faits et le principe de réalité. Sa domination serait une bénédiction et il ne suffit pas d'être minoritaire pour être à plaindre. Il faut d'abord être dans le vrai. Mais nous ne sommes pas en compagnie du peuple, en présence des membres de la Halde, tout au plus au milieu d'un cercle de bourgeois plus ou moins grands, emmenés par Monsieur Louis Schweitzer, ancien chef de cabinet du Premier ministre Laurent Fabius et longtemps PDG de Renault.


Passons sur le qualificatif de "Haute Autorité" conféré, on veut le croire, à titre purement administratif.
Reste que cette structure prétend, à elle toute seule, lutter "contre les discriminations et pour l'égalité". Ces intentions ne sont louables qu'en apparence. On ne peut être qu'inquiets devant de telles prétentions. En théorie, et, par voie de conséquence inéluctable, en pratique, comme les actes de la dite Halde le révèlent.
En théorie, car bien entendu, comme on le sait depuis que l'homme est apparu, les discriminations pullulent et l'égalité n'existe pas. Si encore la Halde luttait pour la justice, bien que celle-ci ne soit pas de ce monde non plus, on saluerait l'effort accompli tout en se demandant tout de même quelle justice est recherchée, car il en est de nombreuses formes.
Mais Messieurs les juges vous faites erreur en partant en guerre contre les discriminations qui sont oeuvres de civilisation et qui permettent de placer chacun à la place où il est utile plutôt qu'à celle où il est incompétent, à des corps intermédiaires de défendre leurs libertés, à des peuples de sauvegarder leurs identités, à des chefs d'entreprises de choisir leurs collaborateurs. Je note d'ailleurs qu'à l'occasion les mêmes pourfendeurs prônent, à l'inverse, la prolifération des discriminations soudainement devenues "positives", afin de... corriger les inégalités !
Quant au mythe de l'Egalité, j'espère lui avoir déjà bien tordu le cou (Cf ma chronique "Liberté, Egalité, Fraternité") pour ne pas y revenir ici.


Quelle est la conséquence la plus directe de l'émergence d'un tel organisme fondé sur des principes aussi faux et qui, selon sa logique propre, compte tenu de ses larges missions, se développe à bonne vitesse ? C'est que la liberté de penser, d'agir, de se défendre est désormais placée sous la Haute Contrainte d'un commissariat politique de nature totalitaire.
Qui de simple bureau à idées consultatif devient une officine de surveillance généralisée.
On ne se contente plus de se mêler de la vie, de l'organisation des entreprises, même si dans ce domaine, le membre de la famille du célèbre docteur couche tard, ancien dirigeant, est encore retenu dans ses démangeaisons de procureur par une certaine lucidité, et qu'il lui arrive de rejeter quelques prétentions de salariés excités se posant abusivement en victimes de leurs patrons. Non, il y a pire ;  c'est avec stupéfaction que l'on apprend que la Halde se charge maintenant d'éliminer dans les manuels scolaires les "stéréotypes susceptibles d'alimenter les discriminations". Lisons ce que nous rapporte Laurent Dandrieu dans Valeurs Actuelles du 2 janvier dernier : "Après nous avoir appris que le simple fait de représenter un jeune homme qui 'aspire au mariage avec une femme et à une famille hétéroparentale' constitue un odieux stéréotype 'hétérosexiste', et déploré qu'on n'évoque pas les comportements homosexuels dans l'étude de la reproduction du rat, les auteurs, avec leur imperturbable sérieux, attirent l'attention sur les manuels de français : 'le poème de Ronsard Mignonne allons voir si la rose est étudié par tous les élèves. Toutefois, ce texte véhicule une image somme toute très négative des seniors. Il serait intéressant de pouvoir mesurer combien de textes proposés aux élèves présentent ce type de stéréotypes, et chercher d'autres textes présentant une image plus positive des seniors pour contrebalancer ces stéréotypes".
On appréciera la légèreté du style, en passant... Sans commentaires ? On va se garder de n'en faire aucun !


Le meilleur des mondes n'est pas loin. On ne saurait s'en étonner, nous vivons dans la sphère de l'uniformisation, de la dictature, subtile, à la fois douce et ferme, de la pensée écrasante qui vient d'en haut et que l'on est tenu de vénérer d'en bas, selon les règles immuables de fonctionnement du centralisme démocratique cher aux régimes totalitaires.


Il est urgent de réclamer, au nom de l'Intelligence, la dissolution de cette malfaisante administration, pure et arrogante police de la pensée.

Publié dans Autres chroniques

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