L'ISLAM (22)

Publié le par François-Xavier Gaëtan Gelin

Parvenu à ce stade de cette étude, je me sens autorisé à avancer quelques premières conclusions.
Certes, par scrupule intellectuel, on peut être incité, pour un si vaste sujet, à s'interdire de porter un jugement qui apparaîtrait comme définitif. Au demeurant, je reste attentif à tout ce qui pourrait infirmer les certitudes auxquelles je crois être parvenu.
On voudra bien considérer également :

- Que j'ai accumulé au fil de ces chroniques beaucoup d'éléments probants et convergents en faveur de la thèse qui va suivre (et à cet égard je prierais le lecteur qui n'aurait lu que ce présent article, de bien vouloir se reporter aux précédents car je m'appuie pour ce qui suit, sur eux, sans périphrases ni redites).
- Que je n'ai en aucune façon la prétention, bien sûr, d'avoir épuisé le sujet de "l'i" et de "l'I" slam (religion et civilisation), dans toutes ses dimensions. De ce point de vue, sans doute aurais-je dû titrer ma série, non pas d'un trop vaste "L'Islam", mais d'une phrase, pour le coup trop longue assurément, qui eut été en substance la suivante : "Essence de l'Islam et conséquences pour le monde non-musulman dans leurs rapports historiques et de civilisation". C'est déjà un beau programme que j'ai conscience, depuis novembre dernier, d'avoir seulement résumé. Je renvoie pour ce qui concerne mes intentions limitées, à L'ISLAM (1).
-Que d'autres développements (j'y viendrai vraisemblablement), seraient nécessaires, bien entendu, pour affiner notre perception de l'Islam, même dans le cadre de cette étude.


Ces précautions étant posées, je tire de l'analyse menée jusqu'ici, l'enseignement-clé que l'islam et la violence entretiennent des rapports sacrés. Que la violence dans l'islam conduit à la violence de l'Islam.
Le pape Pie XI qualifia, dans une célèbre encyclique, le communisme d'"intrinsèquement pervers".
Il me paraît réaliste de dire de l'islam qu'il est intrinsèquement belliqueux. Belliqueux à l'égard de tout ce qui n'est pas lui, ce qui rend, comme la preuve en est apportée partout dès l'instant où il domine numériquement à travers ses adeptes, toute coexistence pacifique, sur le même territoire, entre lui et "l'Autre", extrêmement difficile, souvent provisoire ou accidentelle.


D'où vient cependant que le musulman pris isolément, ou en petit groupe (familial par exemple), soit, -comme chacun peut en faire l'expérience, en allant passer ses vacances au Maroc ou en Tunisie, mais plus simplement sur notre sol français-, la plupart du temps, pacifique, aimable, accueillant, capable de grandes manifestations d'amitié, même s'il faut faire la part de l'exubérance méditerranéenne ? Remarquons en effet que l'on évoque ici les Arabes, encore une fois, qu'il serait bien imprudent d'assimiler à l'Islam tout entier.
Qu'en est-il du musulman indien, indonésien, nigérian ? Je ne sais.
Cet Arabe musulman, donc, comme il est attachant !
Tenons compte, justement, qu'il s'agit aussi d'un Arabe. Un tempérament en soi sans doute, musulman ou non. Mais restons sur le terrain de l'islam et allons plus loin.


Allah est un Dieu lointain, dur, qui agit selon son bon plaisir sur des créatures prédestinées. Celles-ci vivent donc dans la crainte respectueuse de ce Maître arbitraire et se sentent fortement tenues de lui obéir humblement.
Or ce Dieu commande, aussi, la bonté, la douceur, le souci d'autrui, la tempérance... bref tout un ensemble de vertus estimables dont la pratique donne au musulman sincère une piété, "incandescente", si je puis dire. Cela fait de lui un excellent homme, même si l'on peut le trouver un peu trop sévère pour la surveillance de ses filles.
Par ailleurs, les musulmans, dans leur grande majorité, sont ressortissants de pays pauvres où l'éducation est mal répandue. Le musulman a souvent la "foi du charbonnier", brute de coffrage, et d'autant plus que le grand formalisme, nécessaire et suffisant, requis pour l'expression valide de cette foi en facilite la manifestation simple et reposante pour l'esprit.
Le musulman de "base", sans aucun doute, ne connaît pas sa religion dans toute sa dimension conquérante. S'il la connaissait vraiment, comme les lettrés, et qu'il l'assume dans sa globalité, il découvrirait alors que combattre l'autre, combattre qui n'est pas musulman, non pas spirituellement mais physiquement, à un moment ou un autre de tension est, aussi, l'impératif catégorique résultant d'une lecture complète et conséquente du Coran et d'une adhésion lucide à la Tradition.
A-t-on suffisamment réfléchi au fait que, en Occident, les poseurs de bombes, les pilotes improvisés d'avions précipités au sol ou contre des tours, étaient des "bac + 5" et non des "bac - 5", comme nul doute que l'auraient vivement espéré nos intellectuels chroniqueurs des gazettes européennes, tout obsédés qu'ils sont de s'accrocher à la distinction, bien pratique, et quelque peu désespérée, entre les "islamistes" (des "obscurantistes", évidemment) et les adeptes de l'Islam (des "éclairés", bien sûr).

(à suivre)

Publié dans L'ISLAM

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